On retrouve en premier plan les dessins à l’encre, le fusain (ligne épaisse dans le bas du dessin) ainsi que le pastel, excepté l’arrière-plan dessiné de pastel bleu pour la partie supérieure et de pastel brun pour la partie inférieure.

Le second plan représente les éléments naturels présents en dessous et par-dessus notre corps : la terre et le ciel. Le ciel, dessiné en pastel bleu, remplit la partie aérienne du dessin, tandis que la terre, dessinée en pastel brun, remplit la partie souterraine du dessin.

Les signes de vie omniprésents dans notre quotidien disparaissent parfois de notre attention, car nous nous occupons à toute sorte d’obligations. Nous décidons du déroulement de notre journée alors qu’elle débute à peine et, ce faisant, nous ignorons que la vie sous ses formes variées, simples et complexes, nous entoure.

Ce dessin rappelle que, sous nos pieds affairés, plusieurs êtres effectuent un travail quotidien, répété et incessant. Trois représentations vitales occupent l’espace souterrain du dessin : l’insecte à six pattes dessiné à l’encre rouge, le ver dessiné à l’encre noire et l’animal caverneux dessiné à l’encre rouge.

Sur la photo 5, l’insecte en rouge – la couleur de l’enracinement selon la théorie des chakras – rappelle que cette microfaune effectue un travail sans relâche : nourrir et cultiver le sol. Ces pattes simples et robustes (représentés par des traits rouges) soutiennent une tête aux réseaux internes complexes et d’une grosseur égale aux pattes, confirmant ainsi l’intelligence composée des insectes et rappelant que l’intelligence équivaut à la force sensible, ni plus, ni moins.

L’animal caverneux (photo 2) à l’encre bleu tente de se nourrir du ver et des insectes afin d’assurer sa survie, comme tous les êtres vivants. La force spirituelle qui le sépare des autres êtres, dessinée au pastel bleu, noir et orange, l’empêche de tout prendre pour lui. Son égoïsme freiné par les forces divines, il tente par divers moyens de consommer davantage : ses tentacules et bras multiples, toujours à l’encre bleue et à droite de lui, cherchent de nouveaux chemins d’alimentation, mais en vain.

De l’activité des êtres souterrains jaillit l’Arbre de Vie (pastel vert et brun dans le quart supérieur gauche du dessin). Il danse au gré du vent, tourbillonne et s’anime grâce au rayonnement de l’Étoile Céleste (pastel jaune, orange et noir dans le quart supérieur droit du dessin). Ce rayonnement incessant, d’où l’abondance de pastel jaune et orange, aborde la contradiction inhérente à la vie humaine : la présence de pastel noir, qui représente l’absence de lumière et par extension le vide et le néant, accompagne toute vie sur terre. Ainsi, qui vit, meurt.