Que répondre à l’anxiété

Randonneur au sommet d'une montagne pour représenter la confiance

J’ai constaté il y a deux ans que j’étais anxieux.

Grosse révélation.

Du genre : « j’ai des limites mentales? »

Je pensais que les troubles mentaux affectaient seulement les autres, que j’étais intouchable telle une forteresse sur une colline de diamants érigée par les géants de l’Atlantide.

Eh bien non. Nous avons tous des limites mentales, apparemment.

Et là, une autre révélation m’a touché : nous vivons dans une société anxiogène.

Même mon père, que je croyais invincible comme l’enfant qui a une confiance aveugle envers ses parents, m’a fait part d’une façon indirecte de son anxiété.

Ce qui est rassurant, c’est que je ne suis pas seul. On est toujours plus fort ensemble (drôle de lien…)? Donc l’anxiété existe, elle est répandue, et elle pourrit notre vie.

L’anxiété est un état de peur ou d’insécurité chronique. Il n’y a pas de fondement rationnel à la peur ou à l’insécurité chronique. À moins que…

Si je suis anxieux, c’est parce que je suis pogné dans ma tête. Je suis pris au piège sans m’en rendre compte. Mes pensées m’obsèdent, tournent d’un bord pis de l’autre comme un chauffard-pilote de course su’a brosse avec quinze cafés de trinqués.

C’est un méchant cercle vicieux. Je ne suis pas dans mon corps parce j’ai plein d’idées qui tournoient, m’embrouillent et me déconnectent. Autrement dit, je suis dans ma tête, et c’est plus fort que moi.

Et, puisque j’ai plein d’idées, eh bien, je ne m’incarne pas.

Est-ce clair? À vous d’y mettre de la lumière…

Je suis un rat de laboratoire dans un mauvais parc d’attractions dont je suis le créateur. Le livre dont vous êtes la victime. Victime de mes propres pensées incessantes, insidieuses et obsessives.

Comment sortir de ce parc d’attractions?

Quel est le remède à la peur? La confiance.

La confiance en soi, la confiance de l’incarnation, le besoin de réintégrer sa chair (et non la chaire).

Attention, la confiance en soi n’est pas la confiance en son égo, ni la confiance en ses talents techniques, ni la confiance envers son identité, etc.

Cette confiance identitaire est plus proche de l’orgueil. Du genre : « l’orgueil bien placé ». Un autre débat pour un autre article.

La confiance en soi se ressent, elle ne se réfléchit ou ne se rationalise pas. Elle se vit, elle ne se justifie pas.

J’ai confiance en moi quand je me sens bien. Je suis sensible à mon corps.

La confiance en soi s’apparente à l’incarnation. In-carné, dans la chair.

Je suis bien dans mon temple corporel lorsque je mange bien, lorsque je fais de l’activité physique, lorsque je prends des moments de respiration ou de pratique artistique, lorsque je respire le parfum des fleurs sauvages, etc.

Confiance en soi = prendre du temps pour soi.

Du vrai temps pour soi. Écouter des séries ou consommer de l’écran en général n’est pas prendre du temps pour soi dans ce sens.

« Bin là, c’est quoi d’abord? »

Prendre du temps pour soi est une action que seul moi puisse générer sans l’aide d’artifice technique ou, du moins, par l’entremise minimale d’outils.

Exemples?

Faire du yoga (devenu une mode étant donné notre besoin d’incarnation), marcher, prendre un bain (chaud!), se masser (et non se masturber : un autre débat encore), faire de l’exercice, pratiquer la pleine conscience.

Bien sûr, c’est plus complexe que ça. On peut mélanger le temps pour soi à d’autres sphères de notre vie. Par exemple, voir du monde, qui se rapproche davantage de l’identité que de l’incarnation, peut nous amener à nous incarner. Tout comme jouer de la musique.

Mais la technique ou les formalités peuvent demander un travail de l’ordre des idées ou de l’intellect.

Et le but de l’incarnation est de mettre sur pause notre intellect et nous idées. De revenir dans sa chair, et non dans sa tête.

C’est pourquoi en musicothérapie, par exemple, on suggère davantage le chant et les percussions primitives (djembé, maracas, tambourine…) comme outil thérapeutique, car ils nécessitent très peu de connaissances techniques, dont peu ou pas d’intervention de l’ordre des idées. Une autre façon de déjouer le problème est de s’incarner quotidiennement. Prévoir un temps tous les matins, par exemple, pour une séance de yoga ou de marche en plein air.

Chaque matin, je fais vingt minutes de yoga avec ma fiancée et ma fille.

Les enfants aussi ont besoin de s’incarner. C’est plus naturel pour eux, mais avec tout ce que nous leur demandons, ça s’embrouille avec l’âge…

Même si ça ne nous tente pas, on prend le moment avant que le besoin ne se manifeste.

Comme une bonne habitude, finalement.

Je pense donc je suis est sans doute un des fondements les plus erronés de notre civilisation. Je m’incarne et je pense donc j’aime serait plus approprié.

Revenons aux habitudes.

D’autres personnes vont prendre des journées à s’incarner pour charger leurs batteries pour quelques jours. On peut penser aux longues randonnées de plein air les fins de semaine, au camping, aux trips de canoë ou kayak, etc.

Ou encore, on peut faire de notre occupation du temps un enjeu d’incarnation.

Cultiver la terre sans trop de machines, par exemple, est très proche de l’incarnation.

Quand il faut récolter les fruits, eh bien, il faut les récolter. Et c’est relativement simple si on utilise des méthodes manuelles.

Bien sûr, c’est vraiment plus complexe que ça, mais j’y reviendrai plus tard.

Et comme dernière piste de réflexion : arrêter de réfléchir et passer à l’action.

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